Les Hommes de l’Épipaléolithique et du Mésolithique de la France et du Nord-Ouest du Bassin méditerranéen

Si l'on excepte quelques variations régionales, la population mésolithique française semble donc avoir été relativement homogène. Ainsi, les Hommes de Téviec, d'Hoëdic, de Saint-Rabier, de Gramat, de Rochereil, de Montardit (?), qui vivaient dans l'Ouest et le Sud-Ouest, ne présentent pas de différences notables et peuvent être considérés comme des descendants de la même souche magdalénienne du Paléolithique supérieur, du type de Chancelade. Dans le Sud, avec la femme de la Baume de Montclus et l'homme du Rastel, nous trouvons des caractères un peu plus affinés, une tendance plus marquée vers le type méditerranéen qui peuplera le Bassin du même nom. Vers l'Est, enfin, dans les Alpes, les crânes de Culoz paraissent présenter, à l'inverse, des traits plus archaïques, montrant une plus nette survivance de la morphologie des Cromagnoïdes du Paléolithique supérieur. Les gisements mésolithiques et épipaléolithiques français n'ont livré aucun reste se rapprochant des Magdaléniens d'Obercassel. Ces derniers se rencontrent plus au Sud, en Italie où, compte tenu de leur ancienneté plus grande que celle des fossiles français, ils présentent davantage de ressemblance avec les Hommes du Paléolithique supérieur ou encore avec les Ibéromaurusiens du Maghreb, leurs contemporains. En même temps qu'eux vivaient des Protoméditerranéens, descendant probablement d'Hommes du Paléolithique supérieur du type de Combe-Capelle. Cette même association se retrouve au Portugal. Mais, à l'inverse de l'Italie, les datations par le 14C des gisements de la vallée de Muge indiquent une occupation plus récente, entre 5.150 et 7.500 ans B.P. environ. Ceci explique probablement l'aspect plus affiné des squelettes mis au jour et la présence parmi eux d'Alpins dérivant vraisemblablement des Cromagnoïdes. En Espagne, à Urtiaga (Pays Basque), ce sont des Protoméditerranéens, ancêtres possibles des Basques actuels (P. Marquer, 1963), que l'on rencontre. Les caractères cromagnoïdes sont particulièrement marqués sur le crâne Bl. Ce que l'on peut finalement dire à propos des Mésolithiques et des Epipaléolithiques de France et du Sud-Ouest du Bassin méditerranéen c'est que, continuant les Hommes du Paléolithique supérieur, ils évoluent vers les Hommes actuels. Suivant leur ancienneté absolue, leur morphologie s'écarte plus ou moins des premiers. En outre, des particularismes régionaux se manifestent annonçant les races actuelles.

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