Résumé et Conclusions. L'étude des dermatoglyphes digitaux des populations Merina nous a démontré une fois de plus l'existence d'une latéralité certaine de ces dessins digitaux, tant dans la fréquence des dessins digitaux que dans le nombre de triradii et de crêtes digitales ; dans cette latéralité, c'est toujours la main droite qui occupe une position privilégiée. Ce phénomène qui est peut-être en relation avec la dextérité démontre d'une façon effective le rôle certain des dermatoglyphes dans la fonction de préhension. Cette étude démontre également l'importance des caractères dermatoglyphiques dans l'étude de la microévolution des populations humaines : l'hétérogénéité des populations Hova, qui serait due à la particularité de leurs systèmes de mariages depuis plusieurs générations, contraste avec l'homogénéité des populations Mainty qui ont subi un énorme brassage génique lors de l'époque féodale, période d'esclavage en Imerina : toute cette structure sociale et matrimoniale se dessine dans la variabilité des caractères dermatoglyphiques digitaux dont l'étude permet également de montrer la non-interpénétration matrimoniale des deux castes Hova et Mainty depuis de nombreuses générations. Cette étude met une fois de plus en exergue l'importance des caractères dermatoglyphiques dans l'étude de l'évolution des populations humaines, évolution qui est explicable par la structure sociale, le régime matrimonial, l'histoire de ces sociétés humaines au cours des générations.