Détermination du sexe par la méthode itérative et le dimorphisme sexuel du squelette post-cranien d’une population du Chalcolithique récent et du Bronze ancien de la Bohème

Résumé. — Des sujets appartenant aux groupes archéologiques du Chalcolithique récent, cultures à Céramique Cordée (2 900-2 500 avant J.-C.) et des Gobelets Campaniformes (2 900-2 200 avant J.-C), et du Bronze ancien, culture Unetice (2200-1 500 avant J.-C.) de la Bohème ont été soumis à la détermination sexuelle par la méthode itérative se composant d'une diagnose primaire et secondaire des variables post-crâniennes. Pour tenir compte du dimorphisme sexuel dans notre série, nous avons d'abord effectué une diagnose sexuelle primaire que pour les squelettes, dont les coxaux ont été bien conservés. D'une part, cet os exprime le degré maximal de dimorphisme sexuel parmi les différents os du squelette humain et d'autre part, il est stable quant à l'évolution séculaire dans sa complexité. Ensuite pour déterminer le sexe des squelettes sans les os coxaux, nous avons élaboré des fonctions discriminantes à partir de dimensions extrapelviennes des squelettes déterminés par la diagnose primaire. Nous avons attribué le sexe en fonction de la probabilité de classifications a posteriori. Pour une probabilité supérieure à 0,90 le sexe est considéré comme déterminé de façon fiable; entre 0,80 et 0,90 il est déterminé avec un point d'interrogation. Les squelettes déterminés par ce procédé ont été comparés avec les déterminations précédentes effectuées par les méthodes directes, pour les rapports de fouilles. Nous pouvons constater que l'on a abouti à une relativement bonne concordance de résultats. Néanmoins, il faut signaler que des résultats discordants apparaissent dans 12 (9,8%) cas quand on considère les sujets déterminés d'une manière fiable. Les différences se trouvent avant tout dans le groupe Unetice donc au Bronze ancien. Sauf dans un seul cas, il s'agit de sujets déterminés comme hommes par les méthodes directes, alors que notre méthode itérative par l'analyse discriminante leur a attribué le sexe féminin. Nous trouvons important que ce changement de méthode de détermination sexuelle, d'une part, diminue la variabilité biologique et, d'autre part, augmente parfois les moyennes des caractères étudiés dans le groupe masculin d'une manière statistiquement significative. Les différences dans les déterminations des sujets du Bronze ancien peuvent être expliquées par la dégracilisation crânienne s'effectuant au tournant de IIIe et IIe millénaires avant J.-C. en Europe, si les méthodes directes anciennes ont privilégié les caractères crâniens. Nous pouvons constater aussi que des pratiques funéraires de groupes du Chalcolithique récent correspondent d'une manière très nette au sexe déterminé. En effet, une corrélation hautement significative existe entre l'orientation de la sépulture, la position originale du squelette et la détermination sexuelle effectuée par la méthode itérative du squelette postcrânien. Le rite funéraire du Chalcolithique récent reflète très probablement les éléments de la division sexuelle du travail et, dans le cadre de la famille préhistorique, des différents rôles sociaux entre l'homme et la femme.

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