Résumé. — En 1 984 il a fallu dégager la crypte lors de la restauration de l'Église du Christ à Spitalfields. Environ 1000 inhumations ont été rassemblées, dont 396 avaient des plaques sur les cercueils avec le nom, l'âge et la date de décès de Г individu. Tous étaient nés entre 1 646 et 1852 ; et les décès eurent lieu entre 1729 et 1852. Un tiers était composé déjeunes sujets, tandis que l'âge moyen des adultes était de 56 ans pour les deux sexes. L'acte de décès est connu pour 26 individus seulement. La préservation des os est variable, car il y avait une altération chimique post-mortem assez considérable qui a entraîné la perte d'un tiers des données. L'âge apparent de l'échantillon marqué a été évalué en utilisant les techniques morphologiques fondées sur la fermeture des sutures crâniennes, l'évolution de la symphyse pubienne, l'histologie des os et la racémisation des acides aminés sur les dents. L'absortiométrie biphotonique a été utilisée pour analyser les modifications liées à l'ostéoporose. La comparaison de l'âge biologique ainsi documenté avec l'âge réel montre un décalage autant pour les hommes que pour les femmes : les jeunes sont considérés comme plus âgés et les vieux commme plus jeunes. Ce fait est dû à une sélection dans la composition des échantillons des cimetières. Néanmoins, l'âge au décès moyen de l'ensemble était semblable à l'âge moyen réel. Les tendances relatives à l'âge indiquent apparemment un taux de viellissement plus lent pour la population de Spitalfields comparée aux échantillons de référence pris dans des populations modernes. Sont alors examinées les causes explicatives de ce phénomène ainsi que les implications pour l'évaluation de l'âge au décès de sujets provenant de collections fossiles et archéologiques.